Robur-le-Conquerant

Jules Verne

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Elektronická kniha: Jules Verne – Robur-le-Conquerant (jazyk: Francouzština)

Katalogové číslo: verne16 Kategorie:

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Jules Verne: Robur-le-Conquerant

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Jules Verne – životopis, dílo, citáty

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V

Dans lequel une suspension d’hostilités est consentie entre le president et le secrétaire du Weldon-Institute.

Un bandeau sur les yeux, un bâillon dans la bouche, une corde aux poignets, une corde aux pieds, donc impossible de voir, de parler, de se déplacer. Cela n’était pas fait pour rendre plus acceptable la situation de Uncle Prudent, de Phil Evans et du valet Frycollin. En outre, ne point savoir quels sont les auteurs d’un pareil rapt, en quel endroit on a été jeté comme de simples colis dans un wagon de bagages, ignorer oů l’on est, ŕ quel sort on est réservé, il y avait lŕ de quoi exaspérer les plus patients dé l’espčce ovine, et l’on sait que les membres du Weldon-Institute ne sont pas précisément des moutons pour la patience. Etant donné sa violence de caractčre, on imagine aisément dans quel état Uncle Prudent devait ętre.

En tout cas, Phil Evans et lui devaient penser qu’il leur serait difficile de prendre place, le lendemain soir, au bureau du club.

Quant ŕ Frycollin, yeux fermés, bouche close, il lui était impossible de songer ŕ quoi que ce fűt. Il était plus mort que vif.

Pendant une heure, la situation des prisonniers ne se modifia pas. Personne ne vint les visiter ni leur rendre la liberté de mouvement et de parole, dont ils auraient eu si grand besoin. Ils étaient réduits ŕ des soupirs étouffés, ŕ des « heins! » poussés ŕ travers leurs bâillons, ŕ des soubresauts de carpes qui se pâment hors de leur bassin natal. Ce que cela indiquait de colčre muette, de fureur rentrée ou plutôt ficelée, on le comprend de reste. Puis, aprčs ces infructueux efforts, ils demeurčrent quelque temps inertes. Et alors, puisque le sens de la vue leur manquait, ils s’essayčrent ŕ tirer, par le sens de l’ouďe, quelque indice de ce qu’était cet inquiétant état de choses. Mais en vain cherchaient-ils ŕ surprendre d’autre bruit que l’interminable et inexplicable frrrr qui semblait les envelopper d’une atmosphčre frissonnante.

Cependant, il arriva ceci : c’est que Phil Evans, procédant avec calme, parvint ŕ relâcher la corde qui lui liait les poignets. Puis, peu ŕ peu, le nœud se desserra, ses doigts glissčrent les uns sur les autres, ses mains reprirent leur aisance habituelle.

Un vigoureux frottement rétablit la circulation, gęnée par le ligotement. Un instant aprčs, Phil Evans avait enlevé le bandeau qui lui couvrait les yeux, arraché le bâillon de sa bouche, coupé les cordes avec la fine lame de son « bowie-knife ». Un Américain qui n’aurait pas toujours son bowie-knife en poche ne serait plus un Américain.

Du reste, si Phil Evans y gagna de pouvoir remuer et parler, ce fut tout. Ses yeux ne trouvčrent pas ŕ s’exercer utilement, — en ce moment, du moins. Obscurité complčte dans cette cellule. Toutefois, un peu de clarté filtrait ŕ travers une sorte de meurtričre, percée dans la paroi ŕ six ou sept pieds de hauteur.

On le pense bien, quoi qu’il en eűt, Phil Evans n’hésita pas un instant ŕ délivrer son rival. Quelques coups de bowi…